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Erwan Le Roux Huit participations et trois victoires à la loupe

Ce dimanche 7 novembre à 13h27, le coup d’envoi de la 15e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre sera donné au large de l’estuaire de la Seine. Erwan Le Roux, épaulé par Xavier Macaire à bord de l’Ocean Fifty Koesio, s’alignera au départ de l’épreuve pour la huitième fois depuis 2005, et tentera de l’accrocher une quatrième fois à son palmarès. En attendant, il revient sur ses différentes participations à la course, évoquant celles qui l’ont le plus marqués et pourquoi.

La première

« Elle a été dantesque. Le premier front, dans le golfe de Gascogne, a été dévastateur pour la flotte des ORMA. Avec Thierry Duprey du Vorsent, à bord de Gitana X, on s’est arrêté à Porto (Portugal) puis à Puerto Calero (Lanzarote) pour des raisons techniques. Ça a été dur tout le temps. Sur l’ensemble de la course, on a cumulé toutes les galères possibles On a seulement enlevé les combinaisons sèches à partir du Cap Vert mais en plus, on a continué d’avoir des problèmes à répétition. On a notamment fait face à une panne de moteur. On s’est retrouvé sans eau faute de désalinisateur, et sans électricité. On était prêt à faire une nouvelle escale à Dakar mais on a réussi à réparer et à poursuivre notre route tant bien que mal. Dans le Pot-au-Noir, ça a été l’apothéose puisqu’on a explosé le J1. Pour finir, sur les douze bateaux au départ de ce cru 2005, on a été que quatre à boucler la course dont les deux Gitana. On peut dire que ça a été un drôle de baptême du feu. »

La plus marquante 

« Lors de l’édition 2013 que j’ai faite Avec Yann Eliès, on évoluait bord à bord avec le duo Lalou Roucayrol – Mayeul Riffet au large du Portugal. Il faisait nuit. On était seulement à quelques longueurs l’un de l’autre. D’un coup, alors que j’étais à la barre, je me suis rendu-compte que je ne voyais plus son feu de mât. J’ai pensé qu’il avait empanné ou qu’il avait un black-out mais Yann, qui venait d’entendre un appel à la VHF, est sorti en criant « Il a chaviré, abats, abats ! ». C’est ce que j’ai fait. On est passé sous son vent mais on était parti pour se le prendre. Ça a été hyper choquant. On s’est arrêté. On a contacté la Direction de course. On est resté à côté de lui le temps de nous assurer qu’il avait bien récupéré tous ses petits mais ça va vraiment été moment marquant. »

La plus inattendue

« Celle de 2009 disputée en double avec Frank-Yves Escoffier a vraiment été spéciale. Pour moi, ça a été la découverte d’une nouvelle mer, celle des Caraïbes. On est passé près de la Barbade puis le long des côtes Colombiennes où on a pu voir des atolls complètement dingues. J’ai adoré naviguer dans ces endroits jusqu’alors inconnus pour moi. Je garde aussi un souvenir unique de l’arrivée à Puerto Limon avec grand feu d’artifice, mais aussi l’incroyable mano a mano entre les IMOCA, alors en mode furtif. Tout m’a paru complètement surréaliste »

La plus dure

« Mon abandon en 2011 reste un moment difficile. Ça n’a pas été simple à gérer, ni pour moi ni pour Didier Le Vourc’h, mon équipier. Ça n’a pas été un moment agréable et le dénouement n’a évidemment pas été celui que l’on attendait. »

La plus disputée

« L’édition 2013. On s’est bagarré jusqu’au bout avec Yves Le Blévec et Kito de Pavant. Ça a été chaud jusqu’au dernier empannage. A un moment, dans la nuit, ils ont jibé juste avant nous et ils sont ainsi repassés devant par rapport à la distance au but. Cela a remis une bonne dose de piment dans le jeu. Finalement, on l’a emporté avec Yann avec moins de quatre heures d’avance. La Jacques Vabre 2007 à laquelle j’ai participé en Class40 avec Damien Grimont a aussi été très disputée. Je me souviens d’un gros match avec Giovanni Soldini, Marc Emig ou encore Dominique Vittet. »

La plus enrichissante

« Celles que j’ai faites en 2013 avec Yann Eliès puis en 2017 avec Vincent Riou ont été vraiment très enrichissantes pour moi. L’un et l’autre m’ont apporté énormément. J’ai toujours eu de la chance car à chaque fois, ça a toujours été du donnant-donnant. Chacun de mes co-équipiers sur la course a toujours été, comme moi, dans une démarche de partage et d’échange. C’est quelque-chose de très important pour moi car je considère que la vie est un éternel apprentissage. »

La plus belle 

« C’est difficile de répondre. Très honnêtement, les trois plus belles sont évidemment celles de 2009, 2013 et 2015 avec la victoire au bout, mais 2017 arrive pas très loin derrière. Avec Vincent, même on a terminé deuxième, on s’est bien arraché et on a bien navigué. Toutes sont des souvenirs forts. Des moments de galères et de bonheurs partagés à deux et qui resteront à jamais gravés dans nos têtes. »

Celle à venir

« J’espère qu’elle sera belle. Ce sera peut-être la plus dure. On part à sept et jamais le niveau de la course n’a été aussi relevé. Cette édition 2021 est particulière au niveau sportif et ça, c’est top ! »

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