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« Réussir à arriver au départ de la Route du Rhum avec juste ce qu’il faut de stress » Erwan Le Roux, skipper KOESIO

Alors que la Route du Rhum – Destination Guadeloupe se dessine de plus en en plus nettement à l’horizon, Erwan Le Roux accélère le pas dans sa préparation. Technique, nutrition, mental, physique, médical… le skipper de l’Ocean Fifty aux couleurs de Koesio ne néglige aucun des spectres de la performance et multiplie autant que possible les entraînements en solitaire, notamment en collaboration avec Quentin Vlamynck, le vainqueur du Pro Sailing Tour cette saison. Le but : continuer d’engranger de la confiance mais aussi de la sérénité en vue de la mythique transatlantique entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre. Une transat qu’il aimerait évidemment bien accrocher une deuxième fois à son palmarès après son succès en 2014 et lors de laquelle il espère défendre son temps de référence sur le parcours dans la catégorie des Ocean Fifty (11 jours, 5 heures, 13 minutes et 55 secondes), toujours d’actualité à ce jour.

Depuis le 1er septembre dernier, date de remise à l’eau de son trimaran désormais en configuration « solitaire » dans la perspective de la Route du Rhum, Erwan Le Roux optimise au mieux le temps qu’il lui reste d’ici au 6 novembre. « Après avoir un temps immobilisé le bateau afin que chacun finisse bien tout ce qu’il avait à faire, nous avons enchaîné des sorties techniques puis j’ai participé à un premier stage en solo en baie de Quiberon qui a permis de tendre le gréement, de vérifier la quête de mât et tous les petits réglages réalisés lors du chantier de cet été », détaille le skipper de Koesio qui a également profité de l’occasion d’avoir à ses côtés Quentin Vlamynck à bord d’Arkema pour réaliser des speed-tests. « L’idée était de se caler et c’est pour cette raison que nous avons essentiellement fait des comparatifs de vitesse. Cela m’a vraiment bien remis dans le bain après la pause estivale », souligne le Morbihannais qui a d’ores et déjà prévu deux autres sessions intensives d’entraînement en compagnie de la concurrence d’ici à son départ pour Saint-Malo, fin octobre. « Le prochain training aura lieu lors de la dernière semaine de septembre à Port-Médoc. L’objectif sera de vraiment partir au large pour se jauger à toutes les allures, comparer les réglages et passer du temps en mer. Le suivant sera orienté un peu dans le même sens, mais encadré par Orlabay, à La Trinité-sur-Mer. Le programme est fait de telle sorte que tout s’enchaine assez vite afin que je puisse naviguer sans trop m’arrêter », précise le navigateur qui à d’ores et déjà cumulé plus de 10 000 milles à bord de son trimaran cette saison. Des milles qui viennent s’ajouter aux 14 000 déjà engrangés en 2021.

Partir libéré

« Le solitaire reste un exercice particulier. On a vu sur la Drheam Cup qu’en la matière, certains avaient un peu d’avance », souligne Erwan qui fait partie, avec Sam Goodchild et Éric Péron, desmarins les plus expérimentés en solo, et donc les plus à l’aise. « Bien que je n’aie pas terminé la 1000 Milles des Sables en avril dernier, j’ai été surpris d’avoir déjà atteint le niveau auquel j’étais en juillet. Maintenant, j’ai une stratégie bien claire en tête. Bien sûr, il reste du travail à faire, notamment sur une voile avec laquelle on a peu navigué jusqu’ici : le petit gennak. On essaie de faire de bonnes selects pour pouvoir l’utiliser », relate Erwan qui fait en sorte de ne négliger aucun des axes de la performance. « Sur le plan de la préparation physique, je suis un peu en avance sur mon programme de préparation. Idem pour ce qui concerne la nutrition. Je suis content de la façon dont les choses se passent. La prochaine session d’entraînement va donner un peu la température de comment je me sens. Mon but est vraiment de réussir à me retrouver dans la même configuration mentale qu’avant The Transat bakerly, en 2016. Je suis parti totalement libéré, avec toutes les cases de cochées. Il s’est passé ce qu’il s’est passé (il a cassé un flotteur, ndrl) mais j’étais parti dans un super état d’esprit.  J’étais rentré tout de suite dans le match. Il ne m’avait fallu aucun temps d’adaptation sur le bateau. J’aimerais retrouver le même schéma et ainsi arriver au départ du Rhum vraiment détendu, avec juste ce qu’il faut de stress », note le Trinitain qui connait la pression de l’évènement pour l’avoir d’ores et déjà vécue à trois reprises en 2010, 2014 et 2018. « Mon expérience me permet d’aborder les choses avec un peu de hauteur mais ça reste une course d’une très grande ampleur qu’il faut savoir aborder au mieux. On sait très bien qu’elle ne se gagne pas trois jours avant le départ mais elle peut en revanche se perdre à ce moment-là. Chaque individu doit réussir à gérer au mieux. Ce qui est certain, c’est qu’il faut rester humble dans tous les cas et bien se concentrer sur les choses qu’il reste à faire d’ici au jour J ».

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